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lettre d'information

couverture de CONSIDÉRANT QU'IL EST PLAUSIBLE QUE DE TELS ÉVÉNEMENTS PUISSENT À NOUVEAU (…)
320 pages - 17,00 €
Post-éditions

CONSIDÉRANT QU’IL EST PLAUSIBLE QUE DE TELS ÉVÉNEMENTS PUISSENT À NOUVEAU SURVENIR

SUR L’ART MUNICIPAL DE DÉTRUIRE UN BIDONVILLE

Textes réunis et présentés par Sébastien Thiéry

Le 29 mars 2013, un arrêté signé du maire de Ris-Orangis met en demeure les habitants du bidonville dit « de la Nationale 7 » de quitter les lieux. Trois jours plus tard, les forces de polices, accompagnées de pelleteuses, détruisent les habitations et dispersent leurs occupants. C’est à l’examen méticuleux et à la « traduction » de l’arrêté municipal que se livrent les écrivains, philosophes, architectes et juristes dont les textes sont ici réunis, à l’invitation de Sébastien Thiéry, directeur du Pôle d’exploration des ressources urbaines (PEROU).

Le 1er avril à midi, une patrouille placarde les huit pages de l’arrêté municipal n°2013/147 à l’entrée du bidonville dit « de la Nationale 7 », autrement nommé « Place de l’Ambassade » par le Pôle d’exploration des ressources urbaines (PEROU) qui, depuis quatre mois, inlas­sablement y construit, aménage, consolide et améliore les habitations. Le 3 avril à 6heures du matin, des dizaines de CRS sont déployés, trois pelleteuses prennent position. En quelques minutes les 150 personnes qui habitaient là sont dispersées. En quelques heures, le bidonville disparaît. La Place de l’Ambassade redevient un terrain vague, ainsi que l’exige cet arrêté publié pour cause de « péril imminent ».

Les huit pages constituant l’arrêté municipal (que nous reproduisons in extenso) portent la frappe de l’expertise et l’estampe d’une institution de la République. Sous couvert de raison, s’y invente un certain « art de détruire un bidonville », municipal et d’avant-garde tout autant, qui consiste à prétendre que c’est pour leur bien que les occupants de ces habitations « indignes » doivent être évacués.

Visionner le film de Sébastien Thiéry (PEROU) : "Considérant qu’il est plausible que de tels événements puissent à nouveau survenir"

C’est au décryptage de ce dispositif, qui se caractérise par une distorsion administrative de la langue et de la citoyenneté, qu’ont été invités les trente auteurs ici réunis. De l’arrêté municipal n°2013/147, dans lequel certains reconnaissent un chef-d’œuvre d’hypocrisie, ils proposent ici une interprétation libre, fidèle, partielle ou systématique. Nous faisons l’hypothèse qu’avant telle entreprise de traduction, nous n’étions pas en mesure de comprendre ce qui a effectivement lieu sur les territoires que nous habitons et rendons inhabitables à d’autres.

Contributeurs :
Jean-Christophe Bailly, écrivain I Étienne Balibar, philosophe I Stéphane Bérard, artiste I Chloé Bodart, architecte I Patrick Bouchain, architecte I Robert Cantarella, metteur en scène I Charlotte Cauwer, architecte I Hélène Cixous, écrivain I Julien Choppin, architecte I Gilles Clément, paysagiste I Margot Crayssac, architecte I Jean-Paul Curnier, philosophe I François Cusset, philosophe I Nicola Delon, architecte I Valérie De Saint-Do, journaliste I Jac Fol, philosophe I Jean-Michel Frodon, critique I Didier Galas, metteur en scène I Édith Hallauer, chercheuse I Cyrille Hanappe, architecte I Loïc Julienne, architecte I Isabelle Lassignardie, poète I Franck Leibovici, poète I Ronan Letourneur, metteur en scène I Francis Marmande, écrivain I Béatrice Mesini, géographe I Richard Sabatier, architecte I Merril Sinéus, architecte I Ramona Strachinaru, médiatrice I Michel Surya, philosophe I Aude Tincelin, photographe I Jean Torrent, traducteur.

Association loi 1901 fondée en octobre 2012 et présidée par le paysagiste et écrivain Gilles Clément,, le Pôle d’exploration des ressources urbaines (PEROU) est un laboratoire de recherche-action sur la ville hostile, conçu pour faire s’articuler action sociale et action architecturale en réponse au péril alentour, et renouveler ainsi savoirs et savoir-faire sur la question. S’en référant aux droits fondamentaux européens de la personne et au « droit à la ville » qui en découle, le PEROU se veut un outil au service de la multitude d’indésirables, communément comptabilisés comme cas sociaux voire ethniques, mais jamais considérés comme habitants à part entière. Fondateur et directeur du PEROU, Sébastien Thiéry enseigne à l’EnsdadLab (Ensad Paris) et à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris Malaquais et à celle de Versailles ; il est membre du comité pédagogique de l’École des Arts Politiques (Sciences Po Paris), et cofondateur de l’Université Foraine.

Recension par Didier Epsztajn sur Entre les lignes entre les Mots (mars 2014).

Article d’Anne-Marie Fèvre à propos du livre et de l’action du PEROU dans Libération (4 avril 2014)

Y a-t-il une question "rom", entretien de Sébastien Thiéry avec Carine Fouteau (propos recueillis par Julie Clarini), à propos de Considérant qu’il est plausible que de tels événements puissent à nouveau survenir, et de Roms et Riverains (La Fabrique). Article paru en ligne le 9 avril 2014, repris dans l’édition imprimée (cahier Livres) le 11 avril 2014 sous le titre "La "question rom" aveugle".

Article de Luc Le Chatelier paru dans Télérama le 10 mai 2014 : "Des arrêtés antiroms à la moulinette de l’art".

Lecture par Sylvain Quissol sur zones-subversives. (Mai 2014.)

Lecture par Thomas Aguilera sur Micropolitiques.eu. (Novembre 2014)

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Éditeur : Post-éditions
Prix : 17,00 €
Nombre de pages : 320 pages
Édition courante : 14 mars 2014
ISBN : 979-10-92616-02-6
EAN : 9791092616026