Agnès & ses sourires fait usage des différents formats et protocoles d’écriture imposés par l’industrie du cinéma : synopsis, traitement, description des personnages, note d’intention, etc. Le texte, en forme de spirale, évolue ainsi au fil des répétitions, amplifications et durées dilatées, venant contrecarrer ou confirmer la trajectoire mélodramatique d’Agnès. Des mots circulent en attente d’une promesse d’argent destinée à produire un film dont l’intrigue est faite d’échanges de paroles, d’objets, de gestes et de baisers. Dans La cité de paroles, Stéphane Bouquet écrit : « l’espoir poétique n’est pas là-bas devant […], mais il est l’intensification charnelle du présent, qui, elle est accessible à tous, si chacun y met du sien, y met (de) son corps ».
Stéphane Bouquet est poète (Vie commune, Champ Vallon, 2016), traducteur (de poètes américains dont Paul Blackburn et James Schuyler) et essayiste (La cité de paroles, José Corti, 2018). Il est, par ailleurs, co-scénariste après avoir été longtemps critique aux Cahiers du cinéma. Il a publié des études sur Clint Eastwood, Gus Van Sant, Eisenstein et Pasolini. Il a participé en tant que danseur et dramaturge aux créations chorégraphiques de Mathilde Monnier, Déroutes (2002) et frère&sœur (2005). Il collabore régulièrement au théâtre avec Robert Cantarella.
Recension par Éric Loret dans En Attendant Nadeau (janvier 2019).
Recension par Paul Darbaud sur Poezibao (janvier 2019).
Entretien de Stéphane Bouquet avec Johan Faerber sur Diacritik (février 2019).