Après des études de théologie protestante, Fabrice Reymond conçoit des documentaires pour France Culture entre1993 et1998, puis s’engage dans l’aventure de l’art. Depuis 2008, il publie tous les deux ans le nouveau tome d’un projet intitulé « Anabase », le livre d’une vie, construit comme un musée conservant des fragments de textes patiemment consignés. L’énoncé programmatique d’« Anabase » est le suivant : « Perdu sur le chemin du retour, on sème les indices qui dessinent la carte du présent. » En 2008, Fabrice Reymond codirige l’anthologie Art conceptuel, une entologie, conçue comme un manifeste littéraire qui affirme la dimension littéraire et fictionnelle des énoncés conceptuels, et qui permet au texte d’excéder les styles, les genres, les formats
et d’échapper à la clôture du livre.
La collection « faux raccord », dirigée par Judith Abensour et Thomas Bauer, rassemble divers écrits cinématographiques : articles critiques, scénarios de films réalisés, en devenir ou pour toujours laissés à l’état d’esquisse, partitions de « films » mentaux ou réflexions d’écrivains et de théoriciens sur la place du cinéma dans leur rapport à l’écriture et à la pensée. Écrivain, artiste, théoricien, philosophe ou cinéaste, chacun prend en charge l’écriture d’un livret qui fait écho par sa singularité à tous les autres livrets de la collection, telle une opération de montage par intervalles. S’il est néanmoins un espace commun au cœur de cette disparité, c’est un espace collectif d’expériences et de réflexions sur les modes de fabrication et de diffusion de nos images.